Etape 6 - Rio - De Praia Vermelha aux favelas
Mercredi 15 janvier. De retour au pied du Pain de Sucre, détour obligatoire par la Praia Vermelha***. Pas la plus connue des plages de Rio, mais certainement l'une des plus belles, située au pied du Pão de Açucar. Minuscule par rapport à Copacabana, elle est surtout fréquentée par une clientèle familiale, loin de l'agitation ou des fastes d'Ipanema. "Eh Rym, vise un peu ! Ils ont même des velib's à Rio !"

A peine 17 h 30. Il est encore de temps de flâner un peu. On récupère le bus 107 dans le sens contraire à l'aller et on arrive à la station de métro Botafogo. Bout de ligne. La foule des grands jours attend tranquillement sur le quai... Tranquillement ? Pas si sûr. A peine la rame arrive que les gens se jettent littéralement à l'intérieur ! Du jamais vu, même aux heures de pointe du métro parisien ! Trois stations plus tard, on comprend pourquoi tant de précipitation... La rame du métro est bondée. Remplie jusqu'à la gueule. Rym est moi sommes serrés comme des saucisses et on relève la tête pour chercher de l'air... Courage. Huit stations encore et on descendra à la station Maracaña pour aller jeter un coup d'oeil sur le stade de football le plus connu du monde... Si jamais on arrive à descendre !
Quelle folie ! A un dixième de seconde près, on se faisait couper en deux par la porte du métro ! Pour nous remettre de nos émotions, on goûte à la fameuse Guarana... Un vrai délice. Dehors, la température approche encore les 30°C. Pas de quoi nous effrayer pour aller voir le Maracaña**. Bon, on ne va quand même pas en faire tout un plat de ce stade mythique... Vu depuis le sommet du Corcovado, l'engin ressemble à une soucoupe volante posée au milieu de la ville... Vu depuis l'esplanade et la passerelle qui y conduit, c'est une tout autre histoire. Du béton et c'est à peu près tout. Trop tard pour le visiter. Tant pis. Avec un peu de chance, je serai l'heureux gagnant pour aller voir la finale de la Coupe du monde !

De l'autre côté du Maracaña, voici le côté face de Rio : les favelas**. Toits de tôles ondulées, maisons misérables et routes défoncées grignotent les flancs d'une colline de ville. Pas question pour autant de jouer les touristes malsains. De nombreux tours-opétateurs proposent des visites... Pour quoi faire ? Qui aurait l'idée de proposer la visites des banlieues pourries du 93 à des touristes américains avides de sensations fortes ? Stupide et de mauvais goût. On ne visite pas une favela, on aide ou on passe son chemin.

Retour vers Santa Teresa*** et notre hôtel. Dans le sens nord-sud, pas de cohue monumentale dans le métro. Quelque chose me dit que la plupart des gens vivent dans les quartiers pauvres... et travaillent dans les quartiers riches. "Rio de Janeiro. Merde, quelle blague ! J'y suis, j'y reste !" Envie de prolonger la nuit. J'emmène Rym dans un des meilleurs restaurants de la ville : Espirito Santa***, sur les hauteurs de Santa Teresa, à cinq minutes de notre hôtel. Par contre, pas question de s'y rendre à pied à cette heure-ci. Trop dangereux. Et de toute façon, la montée est rude. Un taxi nous y emmène et vient nous chercher au retour. Entre-temps, soirée de rêve à la terrasse du restaurant illuminée de bougies. La vue sur le quartier Santa Teresa est inoubliable. La cuisine brésilienne, épicée et tout en couleur, est un régal. Au menu : spécialités sucrées-salées qui fleurent bon l'Amazonie. Une tuerie.


|